Michaël Vandebril

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À PROPOS DE MICHAËL VANDEBRIL

« Un poète est assez solitaire, » dit Michaël Vandebril dans un entretien avec Doina Ioanid, « mais cela me plaît d’ouvrir les portes et les fenêtres et de collaborer avec d’autres poètes et d’autres artistes » (Observator Cultural, 18-24 mai 2017). Ouvrir des portes et des fenêtres, c’est bien ce qu’il fait sous sa double casquette de poète et d’animateur littéraire de la ville d’Anvers.

Michaël Vandebril, né le 23 mai 1972 à Turnhout, a fait des études de droit à l’université d’Anvers et celle de Trento (Italie). En 1998, il se profile d’abord sur scène avec Poetry & Straight Jazz, un programme dans la tradition des beatniks. En 2000, il fonde le groupe Le Tigre Unick, organisant des happenings littéraires à Anvers et à Amsterdam. En 2003, Vandebril est nommé dans la fonction de coordinateur de « Antwerpen Boekenstad » (Anvers, Ville de Livres), un évènement pour lequel l’UNESCO accorde, l’année suivante, à la ville portuaire le titre de « World Book Capital ». Depuis, il a lancé plein d’initiatives, dont le festival international de poésie Felix Poetry Festival qui, en 2018, est à sa dixième édition, la nomination d’un « Poète de la Ville » qui, l’espace de deux ans, écrit des poèmes sur la vie d’Anvers en toute liberté d’expression, la reproduction de poèmes sur des supports comme des murs, des cartes postales ou des sacs à pain.

En 2009, il s’affirme en tant que poète dans BOEST, un show littéraire avec neuf poètes en herbe – dont Antoine Boute, Andy Fierens, Els Moors et Christophe Vekeman, qu’on peut lire dans les deux volumes de Belgium Bordelio – en combinaison avec un DJ et des clips vidéo. Le goût pour les évènements publics se poursuit avec la création en 2012 de l’organisation VONK & Zonen, avec Andy Fierens et Maarten Inghels. Un des premiers projets était Hellemonden (Bouches de l’enfer), réalisé en quatre langues dans le cadre des commémorations de la Première Guerre mondiale, consistant en vingt pierres tombales qui représentent chacune un poète de l’époque, dont on peut entendre le poème par des casques d’écoute.

En janvier 2012, Michaël Vandebril fait ses débuts individuels avec Het vertrek van Maeterlinck/L’exil de Maeterlinck, publié dès sa première édition dans les deux langues principales de la Belgique. Né de son amour pour la poésie française, le poète avait sollicité Pierre Gallissaires et Jan H. Mysjkin de traduire les poèmes dans la langue de Voltaire. Tous les poèmes comptent quatre quatrains, ce qui donne un aspect rigoureux au recueil, alors que l’absence d’une métrique fixe et d’un ordre de rimes infusent un air de liberté à l’ensemble. Son désir de « collaborer avec d’autres poètes » résulte dans quelques poèmes dont il a écrit les deux premières strophes, alors que les deux dernières ont été écrites par le français Jacques Roubaud, le belge francophone Vincent Tholomé, la roumaine Doina Ioanid, ainsi que ses deux poètes-traducteurs. En janvier 2013, L’exil de Maeterlinck est couronné du Prix Herman de Coninck pour le meilleur premier recueil. Dans son rapport, le jury se justifie ainsi : « Il compose des mots en vers, des vers en images, des images en un sentiment et un sentiment en une expérience poétique. Des mots en apparence banales voltigent sur la page, typographiquement bien pensée, et prennent forme dans une cadence musicale. »

C’est aussi vrai pour son second recueil, New Romantics, publié en mai 2016. Dans l’entretien déjà cité, il s’explique : « Ce recueil est inspiré par la musique. J’ai réécouté des pièces instrumentales de l’époque New Wave, quand les synthétiseurs ont envahie la scène pop. J’ai repris l’atmosphère sonore et musicale pour en faire un poème. Le poème n’a pas à proprement parler un sujet, il crée plutôt une atmosphère, un langage poétique et un langage musical. » La section éponyme du recueil va de pair avec une bande-son listée à la fin. Ainsi, « Refrain pour une ville » est inspiré par la musique du « Theme for Great Cities » des Simple Minds, « Inde » par « India » de Roxy Music, « Cours de la vie » par « Speed of Life » de David Bowie, et cetera. Comme les compositions jouent souvent sur la répétition de quelques motifs, celle-ci dicte également la structure répétitive des poèmes.

Et de nouveau, les « autres poètes » sont appelé à « collaborer », si ce n’est qu’en prenant la pose de certains d’entre eux ou en affirmant que « partout où je vais un poète m’a devancé », suggérant que pas mal de la matière première a été reprise de ces prédécesseurs.

Jan H. Mysjkin

New Romantics traduit en français pas Jan H. Mysjkin et Pierre Gallissaires, l’Arbre à Paroles, 2018.

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